Dans cet exercice, j'ai choisi de traiter les micro-interactions d'un lave-vaisselle dont je viens de faire l'acquisition.
Il s'agit d'un lave-vaisselle de type récent, marque ZUG, modèle Adora 12 S. Il est accompagné d'un mode d'emploi de quelques 34 pages (en français), et nous verrons que cela a son importance pour bien comprendre le fonctionnement.
Schématiquement, nous pouvons diviser les parties incluant un “dialogue” avec l'utilisateur en trois catégories:
Les autres parties du lave-vaisselle (moteur, pièces de tuyauterie, filtres, etc.) sont d'accès difficile pour l'utilisateur et sont plutôt réservés à l'entretient par une maison spécialisée.
J'analyserai ci-après brièvement les trois catégories d'interactions, en mettant davantage d'emphase sur la dernière.
Il s'agit ici uniquement pour l'utilisateur de disposer les divers éléments de vaisselle dans les endroits appropriés.
Aucune indication formelle n'est donnée par la machine sous forme d'icône, de schéma ou (encore moins) de consignes “on-line” (avec instructions au fur et à mesure des opérations). Le constructeur a probablement misé d'une part sur le fait que tout utilisateur lit le mode d'emploi avant d'employer la machine, d'autre part sur le bon sens (et l'éventuelle expérience), qui veut qu'on mette les assiettes sur ce qui ressemble à des supports à assiettes et les services dans les bacs à services.
Il faut cependant avoir recours au mode d'emploi pour obtenir de précieux renseignements, concernant les objets qui ne conviennent pas à un lavage en machine et les possibilités de modifications de l'agencement intérieur des divers compartiments.
Ces récipients sont au nombre de trois, et figurent à deux endroits différents: à l'intérieur de la machine, sous les paniers à vaisselle, se trouve le récipient pour le sel; à l'intérieur de la porte sont situés les récipients pour le rince-éclat et pour le produit de lavage.
Si le récipient pour le sel est d'accès peu aisé (il faut tirer le panier à vaisselle inférieur et se pencher littéralement “dans” la machine pour le remplir), c'est aussi parce que le récipient ne devrait être rempli qu'une fois toutes les 40 charges (ce chiffre variant selon la dureté de l'eau). Comme “feed-back”, un voyant S clignote sur le panneau de commande lorsque la réserve de sel est épuisée. Aucune indication particulière n'est donnée concernant la recharge de sel (sinon dans le mode d'emploi, toujours): il faut ouvrir le couvercle, verser le contenu d'un paquet entier (1 kg) et refermer le couvercle.
Cette manipulation doit être accompagnée, lors de la première utilisation, de la programation de la dureté de l'eau, donnée que l'on obtient auprès de la compagnie qui distribue l'eau. Le réglage se fait grâce à des combinaisons particulières des touches du tableau de commandes.
Le fabriquant entend par le terme “rince-éclat” un produit qui “permet à la dernière eau de rinçage de s'écouler sans laisser de traces sur la vaisselle”. L'accès du récipient est relativement aisé, et on peut le surveiller régulièrement puisqu'il se trouve juste à côté du récipient pour le produit de lavage. Pour le remplir: ouvrir en dévissant, verser le liquide, refermer. Le récipient comporte un repère “max.” qu'il ne faut pas dépasser. A côté du cône de remplissage figure également une sorte de petit voyant, qui se colore en noir lorsqu'il y a assez de produit, et qui redevient blanc lorsqu'il est temps de le remplir (tous les 50 programmes environ). C'est ce dispositif qui constitue le “feed-back” pour le remplissage.
Il y a finalement un dispositif de dosage (le rince-éclat est dosé automatiquement, mais le réglage est fait par l'utilisateur une fois pour toutes), qui consiste en une petite molette que l'on peut tourner afin de mettre une flèche en regard de chiffres (de 1 à 6). Le réglage est empirique: en partant d'une valeur de dosage moyenne de 3, l'utilisateur peut augmenter le dosage s'il y a des traces de gouttes d'eau séchée ou le diminuer si la vaisselle comporte “des traînées, des taches laiteuses ou un dépôt bleuâtre”.
C'est de loin le récipient le plus facile à remplir: le couvercle ouvert à la fin de chaque programme, il comporte en outre deux repères “min.” et “max.” pour le dosage du produit. Pas de message de “feed-back”, tout se passe comme pour n'importe quel produit de nettoyage: quand il n'y en a plus, on en remet.
Ce panneau comporte 8 voyants et boutons, plus un voyant noté “branchement pour ordinateur de service” dont le fonctionnement n'est pas expliqué.
De gauche à droite, on peut voir:
Chacun des boutons ou voyants comporte un petit carré qui peut s'illuminer en rouge ou rester éteint.
A première vue, l'utilisation est très simple, et la lecture du mode d'emploi ne semble pas nécessaire: les quatre boutons de gauche ne peuvent pas être combinés; les deux voyants suivants indiquent l'état du programme; la touche de fin de programme ne sert qu'à arrêter la machine à la fin du lavage; le voyant de remplissage de sel est actif relativement rarement (voir plus haut).
Les “feed-back” sont relativement clairs: lorsque la porte frontale est fermée, les 4 boutons de gauche clignotent pendant 20 secondes. Si aucun d'eux n'est sélectionné, ils s'éteignent (mais l'utilisateur pourra en tout temps en activer un). Lorsque l'utilisateur sélectionne un programme, la lumière correspondante s'allume, mais la machine attend 20 secondes avant de démarrer. Pendant ce laps de temps, l'utilisateur peut encore changer son choix en pressant une autre touche. Au démarrage, le voyant d'état de programme lavage s'allume et reste actif pendant tout le cycle; le voyant d'état de programme séchage s'allume à la fin et reste allumé pendant 30 minutes. Si ces deux derniers voyants clignotent, cela indique un dérangement. Lorsque le sel manque, le voyant clignote. En appuyant sur le bouton de fin de programme, le programme actif saute à la fin, l'eau est viudangée et l'appareil se déclenche. A la fin (normale) d'un programme, deux voyants clignotent simultanément: celui du programme correspondant et celui de fin de programme. On peut simplement ouvrir la porte, ou appuyer sur le bouton de fin de programme pour arrêter les clignotements.
D'autres fonctions sont encore possibles, mais il faut pour cela consulter le mode d'emploi.
Ainsi, le mode d'emploi indique que si l'on veut interrompre le programme en cours de lavage, il faut appuyer sur le bouton du programme actif et peser simultanément sur la touche de fin de programme. On peut ensuite redémarrer au point où l'on était lorsque toutes les lampes-témoins sont éteintes.
Si l'on ouvre la porte directement, l'arrivée d'eau est coupée et le système d'aspertion est mis hors service (sécurité).
Pour le réglage de la dureté de l'eau, c'est également avec les touches du panneau de commande qu'on opère: en maintenant enfoncée la touche prérinçage, puis en appuyant simultanément sur la touche fin de programme, les lampes-témoins des quatre touches de programme s'allument successivement (aucune allumée, puis la première, les deux premières et ainsi de suite). Chacune correspond à une tranche de degrés de dureté de l'eau (en degrés français, indication fournie par la compagnie de distribution de l'eau).
Avec ces commandes, nous avons fait le tour des possibilités du lave-vaisselle, des diverses modalités de programmation et des “feed-back” donnés par la machine. On constate un principe assez simple: lorsqu'un ou plusieurs voyants lumineux clignotent, la machine attend une action de la part de l'utilisateur (début de programme lorsqu'on ferme la porte, ouverture en fin de programme, voire réparation d'un dérangement). Lorsque les voyants lumineux sont allumés, la machine est en cours de travail. Lorsqu'ils sont éteints, elle est à l'arrêt.
Notons finalement que la lecture du mode d'emploi est nécessaire, et qu'une utilisation en ne se basant que sur son bon sens ou les indications données sur la machine serait trop hasardeuse: plusieurs équivoques doivent être levées et le lave-vaisselle n'est pas encore (à mon sens) d'un emploi si courant que la démarche à suivre aille de soi.