Du grec "paradeigma", exemple; de "para", à côté de, et "deiknumi", montrer. Prieto définit le paradigme comme "le système de classement dont fait nécessairement partie une entité sémiotique unifaciale" (Prieto, 1975, 44). En d'autres termes, le paradigme recouvre l'ensemble des éléments du code d'un langage (langue naturelle, langage graphique, etc.), éléments qui, une fois combinés dans un énoncé, permettent la communication.
Utilisé d'abord en linguistique, le paradigme désigne "l'ensemble des termes qui peuvent figurer en un point donné de la chaîne parlée, axe des substitutions" (Le Robert) ; ce sont les mots et leur déclinaison, les verbes et leur conjugaison Ils sont des systèmes en-soi, c'est-à-dire qu'ils existent in absentia, quel que soit leur contexte. Exemple : le vocabulaire. Les rapports paradigmatiques (que Saussure appelle "rapports associatifs") s'opposent aux rapports syntagmatiques (voir fiche syntagme).
"La langue (c'est-à-dire l'émission de voix, l'audition, l'écriture, la lecture) est un code riche en paradigmes (vocabulaire, grammaire), et la parole s'appuie sur le temps (elle est linéaire), de même que la musique." (Hussy,1995, 11)
Repris par la graphique (Hussy), les paradigmes ont gardé ce sens de système en-soi et désignent alors les éléments visuels permettant de comprendre l'image : ce sont les éléments de la légende d'une carte, par exemple, "vocabulaire et grammaire" (Mounin, 1970, 32). Ils expriment des rapports virtuels : en regardant une légende, on peut soupçonner ce qu'on peut faire avec les divers éléments mentionnés, de même qu'en consultant un dictionnaire on imagine les mots dans un contexte donné.
Le paradigme de base de la graphique est composé de la triade euclidienne "point, ligne, surface", ancrés sur le plan. Ces trois monèmes ("graphèmes") se combineront tels les mots de la langue, en variant (variations vusuelles), pour composer l'image.
Voir fiche syntagme.
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Grégoire Métral